Je collectionne les instants.
Les instants suspendus, les moments perdus, les éclats du passé. Le film photographique est une trame avec laquelle je raconte mes histoires.
J’attends l’oiseau, le souffle du vent, l’orée et la fin du jour, les chants de la lumière...
Mes errances au Japon ont donné une série de photographies méditatives sur l’espace et le temps. J’ai attendu le passage du temps.
Pour leur donner une âme et une histoire, j’ai choisi de les extraire de leur cage pour les transposer sur un papier qui vient du même pays que les images que j’ai volées. Un voile fragile et transparent, qui a traversé les âges : le papier gampi.
Pour appeler la lumière, j’use de la feuille d’or. Associé au soleil, l'or renvoie la lumière, la modèle.
En superposant l’or et l’image, se crée une lumière résonnante qui donne un nouveau souffle à mes photographies.
L’or ne s’altère pas, ne s’oxyde pas. Le papier a sa propre existence. La photographie est un témoin.
Chaque pièce est un battement de temps. Chacune à sa propre vie.